11 septembre 2012

HUMEUR : La compétitivité et le social par le travail temporaire, c’est maintenant !

François Hollande a pris un engagement de campagne, qui pourrait pénaliser les entreprises ayant trop recours à au travail temporaire. Cette décision ne semble pas tenir compte du rôle à la fois économique et social joué par notre profession !

Bonus-malus
et assurance « emploi »

Durant la dernière campagne présidentielle, François Hollande a évoqué la mise en place d’un système de bonus-malus sur l’emploi pour les entreprises. En clair, les sociétés qui abuseraient de CDD ou auraient trop recours au travail temporaire seraient pénalisés par des augmentations des cotisations « chômage » selon des modalités restant à définir.

Je me permets donc de l’interpeller sur le sujet compte tenu du rôle social joué en France par notre profession ! Nous sommes bien loin de représenter un « malus » pour l’économie

Monsieur le Président, je souhaite donner une image plus précise de l’importance du travail temporaire dans l’économie, et même dans la société française…

Un rôle d’équilibre dans l’économie

L’an dernier, le travail temporaire représentait 577 000 emplois en équivalent temps plein, soit 3,2% de l’emploi salarié. Si la part prise par travail temporaire a augmenté de 11% au cours des cinq années précédentes, c’est notamment en raison de la flexibilité apportée par notre profession aux entreprises, ce qui leur permet de mieux appréhender la concurrence nationale et internationale.

En effet, dans un contexte fluctuant dans tous les secteurs, l’intérim reste la solution la plus pertinente pour un entrepreneur pour adapter rapidement ses effectifs à sa charge de travail. Et ce, sans abîmer sa trésorerie, ni laisser de commandes insatisfaites en cas de surcroît d’activité, et donc perdre des potentiels de chiffre d’affaires.

L’intérim permet de remplacer un salarié absent – en particulier, pour congé maternité -, d’anticiper des embauches en CDI, de se sécuriser en période d’incertitude économique. Certes, on se sépare plus facilement d’un intérimaire que d’un CDI. Néanmoins ne vaut-il pas mieux avoir recours à l’intérim plutôt que de ne pas répondre à une demande client par crainte de l’avenir ? Le travail temporaire est donc bien une assurance, autant dire un « bonus », pour la compétitivité des entreprises françaises.

47 500 intérimaires ont accédé à un CDI grâce aux agences d’emploi

Le rôle de notre profession ne se limite pas à l’économique. Il est également social. Tout d’abord, le travail temporaire facilite l’accès à l’emploi pour les jeunes[1] – autre thème de campagne qui vous est cher Monsieur le Président– ou les personnes peu qualifiées. Il faut savoir que, globalement, près de 4 emplois intérimaires sur 10[2] concernent des ouvriers non qualifiés, et 9 sur 10 sont des agents d’exécution[3]. Seuls 2% des intérimaires sont des cadres, même si cette catégorie socioprofessionnelle souffre aussi de la crise.

Loin d’être un facteur d’instabilité, le travail temporaire peut durer, voire se convertir en CDI.

Selon une récente enquête d’Opinion Way, 5 intérimaires sur 6 occupaient toujours un emploi un an après leur passage par l’intérim. De plus, en 2011, il a été constaté que les intérimaires ont été quatre fois moins touchés que les personnes engagées en CDD par le chômage, car ils bénéficient, et plus particulièrement au sein du réseau Temporis, d’un suivi et d’une priorité de replacement. Ainsi, les agences d’emploi ont permis l’an dernier à 47 500 personnes d’accéder à un CDI, suite à une expérience en intérim ou à travers des prestations de recrutement. 230 000 intérimaires ont bénéficié d’une formation qualifiante, et 95 000 de prestations sociales, comme des aides financière au logement ou au permis de conduire.

Un bonus du marché de l’emploi

Notre profession n’est pas LA solution miracle à l’emploi, mais elle figure incontestablement parmi les « bonus » du marché de l’emploi.

Aujourd’hui à la tête d’un réseau de franchise de près de 90 agences, tenues par des patrons indépendants, je reste ouverte à toute concertation sur notre profession de la part du gouvernement. Soyez convaincu, monsieur le Président, que dans notre pays, le travail temporaire n’est pas un facteur de précarité, mais bel et bien un des fondements de l’accompagnement social.

LAURENCE POTTIER-CAUDRON


[1] Le Ministre du Travail parle de 400 000 jeunes de moins de 25 ans « qui soit n’ont jamais travaillé, soit sont dans la galère des petits boulots »

[2] Source : Prisme (mai 2012)

[3] Ouvriers non qualifiés, ouvriers qualifiés et employés

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