Après un cursus scolaire généraliste orienté commerce, et faute de trouver une spécialisation à son goût, Grégory Gomez décide d’entrer dans la vie active. Par la grande porte, en tentant le concours de l’école de ventes Renault, à l’époque la deuxième école commerciale en France après Xerox. Ses résultats sont si positifs qu’on lui propose d’intégrer directement la division « Pièces de rechange » Renault sur le secteur Côte d’Or – Franche-Comté.
« Après deux ans à ce poste, j’ai eu l’opportunité de devenir conseiller commercial chez Groupama près de Besançon, auprès d’une population d’agriculteurs et d’artisans. Mes parents étaient agents d’assurance à Chaumont. Ils travaillaient à la maison, où il n’y avait qu’une seule ligne téléphonique, qui sonnait tout le temps. Je voulais donc éviter deux choses dans ma vie professionnelle : le secteur des assurances et me mettre à mon compte. Ça commençait plutôt mal ! Mais j’ai quand même poursuivi ma carrière au sein de Groupama en prenant la responsabilité d’une quinzaine de commerciaux et de six agences dans les Vosges. J’ai ainsi fait de la formation, du recrutement, de l’animation de réseau et du développement commercial durant deux ans. C’est alors qu’un ancien collègue de mon entreprise, parti au Crédit Agricole développer les assurances pour les professionnels, me propose de le rejoindre. Et d’implanter la même activité que lui sur quatre départements à Chaumont, dont mon épouse et moi-même sommes originaires. Notre objectif étant de revenir au pays, j’accepte le défi. Et obtient de bons résultats, en partant de rien. Je me demande alors pourquoi ne pas le faire pour moi-même, d’où l’envie de créer mon entreprise. »
A partir de début 2008, Grégory Gomez commence donc à chercher son idée d’entreprise, directement dans le système de franchise.
« Je désirai reprendre un concept qui avait déjà fait ses preuves, et changer de métier plutôt que de reprendre un portefeuille dans l’assurance. Mon beau-frère avait réussi en franchise avec une agence Century 21 à Chaumont. J’ai d’abord déterminé mes forces et mes faiblesses, ce que j’aimais faire ou pas au quotidien, car il faut s’investir à 100% dans une activité quand on devient entrepreneur. J’ai tout autant consulté mon entourage, plutôt favorable à mon projet de création d’entreprise, que je me suis appuyé sur l’avis de mes anciens supérieurs lors de l’entretien annuel. J’étais travailleur, j’aimais le contact et je possédais une véritable capacité commerciale. En revanche, j’avais tant besoin d’être dans l’opérationnel, le concret, que je repoussais volontiers la résolution d’un dossier par la technique. Jardiland est le premier concept de franchise auquel je me suis intéressé. Ce projet était dépendant d’une future zone commerciale… qui n’a toujours pas vu le jour en 2013 ! J’ai alors été à la rencontre des franchiseurs à un petit salon, qui avait lieu porte de Champerret. Puis j’ai visité les sites dédiés à la franchise, en sélectionnant les enseignes répondant à mes 4 critères : une franchise de services afin de ne pas avoir de stock à gérer, une structure légère ne nécessitant pas un investissement initial important, un retour sur investissement rapide, et une enseigne pas encore implantée à Chaumont, où je tenais absolument à m’établir. »
Temporis entrant dans le cadre de son projet, il appelle directement le siège à Toulouse. C’est Pierre Moritel qui décroche.
« Rien que son accent chaleureux m’a d’emblée fait rire ! J’ai tout de suite dialogué avec un franchiseur avec une foi impressionnante en son concept. Il était plus qu’en train de me vendre quelque chose, il vivait notre contact avec intensité ! Alors qu’il me parlait de zones de chalandise à Bordeaux ou Montpellier, je lui ai demandé si le concept Temporis était adaptable en Haute-Marne, dans une ville de 28 000 habitants. Il a demandé à étudier la zone pour savoir si mon projet était réaliste ou pas. Cela a été deux heures montrant une volonté réelle d’échanges et ponctuées de francs moments de rigolades. Mon épouse, qui a entendu la conversation, s’est même demandée s’il s’agissait d’un entretien à vocation professionnelle !
Nous sommes alors en plein déclenchement d’une crise mondiale, ce qui retarde le projet de Grégory Gomez.
« L’objectif initial était d’ouvrir début 2009. Je fais part à Pierre Moritel de mon inquiétude, lequel pense que ce sont les grands groupes qui souffriront davantage de cet évènement, alors que le concept Temporis s’adresse essentiellement aux PME. Je lui demande un temps de réflexion, d’autant plus que je devrais quitter un poste à responsabilité avec une certitude de salaire. Mes proches m’ont plutôt incité à me lancer, en particulier mon beau-frère, mes parents, et ma femme qui a été un soutien inconditionnel. Il faut une part d’inconscience pour franchir le pas de la création, car on ne peut pas tout maîtriser. L’attitude de mon conjoint a agi comme un déclic, car si je doutais de mes capacités à réussir comme entrepreneur, cela n’a jamais été son cas ! En avril 2009, j’ai commencé les démarches pour créer mon entreprise. La principale difficulté a été d’expliquer la viabilité économique de mon projet notamment aux banquiers. Il faut alors défendre son dossier comme si on faisait la soutenance d’une thèse, pour étayer les éléments factuels de réussite. J’ai aussi téléphoné à une dizaine de franchisés et en ai rencontré trois autres. Et pas toujours les noms communiqués par le franchiseur. Cela m’a rassuré d’entendre un réseau qui avait la pêche et vivait bien.
Novice en matière de travail temporaire, Grégory Gomez ouvre son agence Temporis en décembre 2009 à Chaumont.
« Je me suis complètement approprié les méthodes du franchiseur à travers ses formations, sans idées reçues. J’ai intégré le système de franchise pour être soulagé de taches qui ne sont pas directement productives de chiffre d’affaires – marketing, charte graphique, agencement intérieur, juridique, etc. – au profit du développement commercial avec mes équipes. Ma connaissance du tissu économique local a accéléré le démarrage de mon affaire, avec un point mort atteint après six mois. Sur une zone de chalandise aussi restreinte, où les informations s’échangent vite, cela m’a permis d’éviter les clients mauvais payeurs et a favorisé mon entrée chez certaines entreprises, dont je connaissais déjà des employés. »
Grégory a depuis ouvert deux points d’accueil dans sa zone de chalandise : Langres en décembre 2010 et Saint-Dizier en mars 2012.
« Compte tenu de la configuration de ma zone, je devais ouvrir rapidement d’autres agences pour inscrire mon entreprise de façon durable. Une stratégie inscrite d’ailleurs dans mon contrat de franchise, et qui s’est avérée bonne. Ces structures légères sont composées d’une personne dans le local, puisque je m’occupe de la partie commerciale. Elles ont plusieurs intérêts : seuil de rentabilité très bas, inscription des intérimaires facilitée, intérimaires rapidement délégués sur le lieu de mes clients. Il y a d’ailleurs, à mon sens, deux facteurs-clés de succès pour le concept Temporis. D’une part, son équipe salariée, d’où l’importance de bien réussir le recrutement de son assistante gestion et de son assistante commerciale. Bien s’entourer est le pivot de la réussite et la stabilité rassure le client. C’est parce que l’on a la bonne équipe que l’entreprise marche… et non l’inverse ! D’autre part, la stricte application du concept. Quatre ans après, je continue d’appliquer les préconisations du franchiseur sans vouloir inventer une nouvelle méthode. Pourquoi se fatiguer à en chercher d’autres qui fonctionneraient mieux, alors que celles fournies par le franchiseur fonctionnent bien ? »
Grégory Gomez a intégré une Commission Dialogue, Travail et Concertation dès son intégration dans le réseau Temporis, et continue d’y participer chaque année.
« Ces réunions trimestrielles permettent des échanges rapides entre franchisés, de faire partager son opinion et de participer à l’évolution du concept avec le franchiseur. On se sent alors vraiment acteur du réseau. Au niveau local, je m’investis aussi dans des clubs d’entrepreneur. Avoir intégré le Medef qui m’a donné accès à de grandes entreprises de Haute-Marne, je suis aussi à l’initiative du Business Network International, un concept réunissant des entrepreneurs de corps de métiers différents, se rencontrant deux heures chaque semaine et dont l’objectif est d’échanger des recommandations sur des prospects avec un besoin immédiat et identifié. Aujourd’hui, ma vie professionnelle, ce n’est que du bonheur. Cet épanouissement personnel se mêle à un sentiment de fierté de ce que NOUS avons fait avec l’équipe. Cela m’a donné une aisance financière que je n’aurais jamais obtenue si j’étais resté salarié, tout en me permettant de réussir là où je souhaitais vivre. De plus, le métier du travail temporaire n’est jamais redondant, face à un marché constamment mouvant. Comme je suis d’un naturel curieux, il me nourrit au niveau humain de rencontres avec des gens pétris de qualité, couvrant une incroyable diversité de métiers. Je suis toujours admiratif des savoir-faire présents sur ma région. »